mercredi, janvier 11, 2006

Falaise artificielle en Avignon



Tous les mois depuis Novembre, un de mes premiers rendez vous à chaque séjour dans la ville, est avec le mur de plantes des Halles d'Avignon. Imaginé par Patrick Blanc, botaniste tropical et chercheur, des jardiniers un peu spéciaux sur échafaudage l'ont planté en Novembre; le sol est artificiel, du feutre horticole entaillé au cutter pour poser les jeunes plantes et disposé loin du mur du batîment sur des plaques de polystyréne. Dans ce feutre circule une solution nutritive qui va développer les racines. C'est un procédé de culture très technique..rien à voir avec les jardins traditionnels; cela s'inscrit dans ce mouvement actuel autour des cultures de plantes, Festival des jardins de Chaumont, jardin planétaire de Gilles Clément, développement d'un vrai business autour des fleurs et des légumes etc....etc.. Cela va créer une animation originale en centre ville, et j'attends avec impatience le mois de mai qui va voir le plein épanouissement de ces petites pousses un peu chétives en ce moment.
Mais je ne peux m'empécher de méditer sur la débauche d'énergie nécessaire pour reproduire de façon sophistiquée ce qui se fait naturellement sur des falaises un peu humides...
Et par contraste, me revient en mémoire cette étrange manie de nettoyer au printemps les remparts d'Avignon et les débarrasser, sans enlever les racines, des touffes de cette Pariétaire à l'allure si élégante par ses feuilles un peu brillantes.

Paradoxes de l'activité humaine.. Enfin cela crée des emplois et fait circuler, outre l'eau nutritive, un autre fluide qui n'a pas intérêt à dormir, l'argent.