vendredi, octobre 13, 2006

Harkis, les oubliés.





Deux photos prises à Amiens en 1963, pendant mon service militaire. Des hommes de troupe ordinaires, comme moi en plein méchoui.

Que sont devenus tous ces hommes, rapatriés en catastrophe, souvent avec leur famille. ?

Je viens de voir le documentaire "Amère Patrie" sur France 5 produit par la société de Serge Moati. Il va de pair avec le téléfilm "Harkis" diffusé sur France 2 Mardi soir.

Télérama et le Monde (TV-Radio) présentent très bien ces deux réalisations.

J'espère qu'elles seront rediffusées.

Les Harkis, des Français, ont été parqués, laissés à eux mêmes et oubliés. Et on a tout fait pour que leurs enfants n'aient pas accés à la réussite, via l'école de la république. Tout ceci est minutieusement expliqué dans le documentaire.

Avant de légiférer sur le génocide arménien, on ferait bien de regarder d'abord en historiens comment l'administration française a géré les S.N.P.(1)Mohamed de l'époque, les paysans algériens illettrés ou non, engagés comme harkis et notre image du gaullisme en prendrait un coup.
Ca ne s'est pas trop arrangé depuis, et ceux qui bavardent en ce moment à gauche ou à droite feraient bien aussi de faire un retour en arrière et de jeter un regard lucide sur la façon dont nous fonctionnons pour nous créer des problémes.

J'ai découvert aussi comment l'administration d'alors fonctionnait pour réduire au silence les récalcitrants , avec l'aide médicale des asiles psychiatriques. Il n'est pas impossible que ce bon vieux temps revienne. C'est un mode de gestion des trublions qui en vaut un autre : je me souviens dans les années 70 d'avoir vu deux cousins, qui dérangeaient manifestement des potentats locaux dans leurs bonnes oeuvres, être internés administrativement.

(1) S.N.P. = Sans nom patronymique. A l'armée, çà n'est pas grave alors; on a un numéro matricule.