vendredi, janvier 11, 2008

Une page se tourne





Un clair soleil hier au dessus du petit cimetière de Boissières.
Très haut, un couple de Buses tourne en miaulant.
La température est douce, agréable.

Une trentaine de personnes se prépare à assister aux obséques de Monsieur R..B... qui va donc rejoindre dans le caveau familial son épouse, décédée il y a bien des années.
L'assistance attend l'arrivée du cercueil qu'accompagne la famille, ses enfants, ses petits enfants..Monsieur le Maire est là et nous en profitons pour échanger quelques mots sur l'actualité du moment avec lui et notre voisin agriculteur; la conversation tourne autour des OGM.

Arrivée du fourgon mortuaire: le cercueil est porté à dos d'homme au niveau du caveau ouvert. La famille est rassemblée et la fille de Mr. B.va lire un petit texte, d'une voix inaudible,brisée par l'émotion; Monsieur le Maire le relira pour toute l'assistance.

C'est ensuite le moment, important, où chaque personne de l'assistance va montrer à la famille qu'elle participe à sa peine; chacun va défiler devant la tombe, choisir un petit pétale de rose dans une corbeille et le poser sur le cercueil; puis se tourner vers la famille, serrer des mains ou embrasser pour souligner qu'on pense à la personne décédée et à ses proches qui ont du chagrin.

Nous avions apporté un beau bouquet de roses rouges avec notre carte d'identité: nous le confions à l'organisateur des obséques qui le laissera sur la tombe.

La famille va maintenant se rassembler avant la fermeture du caveau: un moment difficile mais essentiel; les vivants restent unis pour surmonter la tristesse du départ.

Nous sommes alors retournés chez nous: dans de nombreux endroits, les traces de l'activité de Monsieur B...vivant, occupant alors la propriété qu'il nous a vendue, sont encore bien présentes; il a fait bâtir le garage, clos le terrain, aménagé la cuisine.




Nous avons encore le souvenir des nombreuses conversations impromptues, au bord de la route ou au dessus de la clôture, sur les sujets qu'il affectionnait. Petites plaisanteries, taquineries gentilles émaillaient ses propos.Cela ne s'oublie pas. Cela ne se gomme pas d'un seul coup, après le décés. La mémoire du disparu va persister dans les propos ou les écrits de ceux qui restent.

J'ai entendu il y a quelque temps dans la bouche d'un Africain une très belle expression que je fais mienne; parlant de son père décédé, il a dit "il vient de rejoindre les ancêtres".