vendredi, novembre 16, 2007

Matinée au tribunal

Dans la salle rénovée du tribunal, au milieu d'un décor majestueux, plafond à médaillons peints et mobilier massif, j'ai pris place sur les bancs réservés au public au milieu d'une assistance mélangée, policiers plaignants en civil, prévenus , avocats en tenue, victimes etc...

Le prétexte du déplacement c'était une affaire de destruction de la nichée d'un petit rapace protégé où Lot nature se portait partie civile. Les personnes fautives ont été condamnées. On en parlera ailleurs.

Pour moi , c'était une première. Pour la première fois, j'ai assisté à une audience du tribunal correctionnel où se rejouait toute une série de faits divers bien ordinaires, ceux qu'on lit distraitement lorsqu'on parcourt le journal local, mais qui témoignent en majorité de la violence endémique de notre société provinciale, en famille ou non.

Un tribunal féminin: une présidente posée et une jeune juge impassible (je remarque tout de même un léger mouvement de mâchoire: chewing gum ?) . Voilà pour la magistrature assise...

A leur droite la procureure-adjointe, je pense qui se léve pour présenter ses réquisitions.

Devant les juges, la barre et une table massive .....A leur gauche sur une petite table, le greffier.
De chaque côté les bancs où les avocats et avocates vont et viennent suivant l'affaire qui se déroule.

Et pour chaque affaire un rituel bien organisé. La présidente expose les faits, commente, questionne; le prévenu présent explique, précise, répond aux questions, regrette souvent à la fin ....

Auparavant la procureure aura expliqué pourquoi elle requiert telle ou telle peine.
Et les avocats plaident: courtes plaidoiries; les affaires sont nombreuses, et on ne peut perdre du temps.

Et c'est terminé: les accusés, s'ils sont présents regagnent les bancs de bois du public qui au bout de deux heures auront torturé méchamment mes pauvres fesses.. Affaire en délibéré, ou verdict après la suspension d'audience: c'est ce dernier scénario qui est choisi pour "notre " affaire.

Mes impressions: pour la première fois, je comprends la nécessité d'une justice organisée dans une société comme la nôtre. J'ai l'impression de me retrouver dans ma classe lorsque les gamins s'empoignent et qu'il faut trancher...Les contrevenants souvent n'ont rien appris depuis leur enfance: ça se bagarre comme dans une cour d'école, pour un rien, une bricole. On a bu un coup, et puis çà s'échauffe...Et on tape, comme à la télé.. violemment , dans la tête, on casse des dents, des membres, on bat sa femme, et on est là tout penaud devant des gens perchés sur une estrade et habillés drôlement, et l'on se fait remonter les bretelles comme un môme devant des gens qui ne vous connaissent pas.

Important que ces audiences soient publiques. On rend des comptes à la société

Importance de la mise en scéne et du décorum. Il faut impressionner le petit peuple.

Et bien souvent , comme ça ne suffit pas, on est prié à la fin de mettre la main au portefeuille, car souvent pour des primo délinquants, c'est ce qui fait le plus mal. Quant aux autres....

En sortant, coup d'oeil au jeune policier de service dans la salle qui somnole un peu sur sa chaise. L'ordre règne.

Ah! j'ai oublié!


Aux marches du palais,
aux marches du palais,
y a une tant belle fille, lonla,
y a une tant belle fille.......


Même qu'elle porte sur la manche droite de son uniforme bleu sombre une belle étiquette fluo

Sécurité

et qu'elle m'a fait passer sous un portique de détection de métal...

Avec un Monsieur vétu comme elle, vigiles privés tous les deux, ils assurent le calme et la sérénité dans un palais modeste de la république.

C'est vrai, j'avais oublié, il y a trop de fonctionnaires.

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1 Comments:

Blogger Jean Pierre J. said...

Trouvé sur le site de télérama ce jour:

"Le moyen le plus éprouvé d’éviter l’ennui semble bien être de créer des ennuis à son voisin, mais, à défaut, on peut toujours s’ en chercher à soi-même." (du psychiatre Thomas Szasz, cité dans "Dictionnaire du parfait cynique" de Roland Jaccard, éd. Zulma, 9,50 €).

lundi, 19 novembre, 2007  

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