jeudi, mai 25, 2006

Ce matin, la grande peur de Bill.

Le matin , Bill aime prendre un peu le soleil. Bien installé à l’est de la véranda au milieu des plantes, dans le terreau très sec des jardinières, à l’abri de la pluie, à l’abri du vent, il jouit paresseusement du moment qui passe, et gobe les mouches imprudentes qui viennent se poser. Les doigts étalés, l’oeil bien ouvert, il reste là sans bouger, la couleur de ses écailles se confondant avec celle du décor. Invisible, il se sent en sécurité.

Aujourd'hui, Jean Pierre et Annick discutent. Tout près, mais cela ne géne pas Bill. Tant qu’ils discutent, ils ne font rien. Pas de crainte . Au contraire, ça fait un bruit de fond assez reposant, qui ajoute à la tranquillité du moment. Un merle chante, une voiture passe, puis un tracteur agricole qui roule ses mécaniques...Bill ne bouge pas: il thermorégule, c’est à dire que la température de son corps s’éléve en même temps que celle de l’air ambiant. . Bill est l’incarnation du verbe lézarder....Tranquillité, sécurité, la vie de château.. quoi!

Et puis catastrophe ! Annick et Jean Pierre ont décidé de réformer les jardinières..Les réformes, c’est tendance ! Quand on veut montrer qu’on est actif, on réforme...Ici, devant l’absence de développement des plantes face à la sécheresse, ils ont décidé de changer les plantes. C’est facile, les plantes sont en pots, enfouies dans le terreau. Il suffit d’enlever les pots et de les remplacer par d’autres plus avenants.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le petit monde de Bill , son petit cadre familier est envahi brutalement par de grosses mains qui creusent, tripotent, retournent, sectionnent, arrachent, bouleversent ... Bill panique... En appui maximum sur ses écailles, il démarre comme une flèche. En un clin d’oeil , il gagne son abri favori, celui couronné par les boutures de Sedum du Mexique, et se planque, en priant le ciel que Jean Pierre n’ait pas la mauvaise idée d’arroser l’ensemble pour que la réforme des jardinières aboutisse vite..Quelle idée de réformer...On ne se sent plus en sécurité, quoi.... Et la sécurité, n’est ce pas Bill ? c’est le problème du moment.

Bill maintenant en sécurité dans son abri se prend alors à rêver. Des rêves de lézard quoi.. Des escadrons de mouches qui perdent leurs ailes en volant à sa portée.. Vingt trois heures de soleil par jour..Et puis, pourquoi pas , l’année prochaine, une petite Ségolène qui pourrait empêcher Jean Pierre et Annick de mettre à exécution leurs idées farfelues. Ségolène, elle fait, parait -il, tomber des éléphants. Alors, deux petits vieux de septante ans, ça ne devrait pas lui faire peur. Et Bill, lui, il aurait retrouvé sa sécurité ...

C'était la belle histoire du Jeudi de l'Ascension de Papy nature pour ses petits et grands petits enfants chéris, et les autres bien sûr...

6 Comments:

Blogger MarNath said...

Nathanaël n'a pas encore eu l'occasion de lire les histoires de Bill.

C'est rigolo de "voir" le Brugas à travers le regard... d'un Lézard!

Mes quelques neurones me turlupinent et me fait poser la question: Pourquoi Bill, s'appelle-t-il ainsi?

vendredi, 26 mai, 2006  
Blogger Jean Pierre J. said...

Du calme, les neurones, Marielle.Bill s'appelle Bill parce que nous en avons décidé ainsi.
Et puis çà fait plus moderne pour un Lézard.
Isabelle, tes photos de Bill ou de sa famille m'interessent fortement....si elles sont libres de droit...
Batt, les aventures de Bill sont parfaitement authentiques..seule la fin est métaphorique (ouf!)
Je pense qu'elles sont loin d'être termminées.

vendredi, 26 mai, 2006  
Blogger Jean Pierre J. said...

Isabelle, je recherche la durée de vie d'un lézard....

vendredi, 26 mai, 2006  
Blogger Jean Pierre J. said...

sept ans, c'est un septennat...
il peut donc voir un quinquennat..
Sacré Bill.Il n'a pas fini d'avoir des aventures, lui, ou sa famille....

samedi, 27 mai, 2006  
Blogger Jean Pierre J. said...

grâce à Isabelle, Bill a enfin une gueule....lui et sa famille.Il va pouvoir se montrer Merci Isa.
La rapiette reconnaissante....

dimanche, 28 mai, 2006  
Blogger AnnJa said...

Tranquille, Bill !

lundi, 29 mai, 2006  

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