Ils pleurent aussi

Lire les aventures de BatT en Thaïlande me rend plus attentif au décor d'origine asiatique, et dans la "guesthouse" du Brugas qui accueille aujourd'hui des voyageurs en provenance de Fréjus via la Dordogne, les bambous sont depuis longtemps une composante du paysage. La chaleur du moment ajoute sa petite note exotique ..Le matin, avant six heures , il est donc bon d'aller faire un petit tour dans l'une ou l'autre des bambouseraies: bel instant de calme, seulement troublé par le coq voisin qui fait son boulot de coq; entre deux cocoricos, le silence campagnard reprend ses droits et permet de brefs instants d'admiration devant l'exubérance de la vie présente dans les alentours de la maison, et devant son caractère malgré tout éphémère... Méditation sur le couple indissociable vie et mort.. A mon âge, c'est un exercice nécessaire.

Et puis, par hasard, j'accroche une tige de bambou et le feuillage frémit.
Dans la forte sécheresse ambiante actuelle, il est alors paradoxal de reçevoir de nombreuses gouttes.
Si on prête l'oreille, on entend distinctement le bruit continu des gouttes qui tombent sur l'épaisse litière de feuilles de cette forêt particulière. Et dans la semi obscurité, on voit poindre à l'extrémité des feuilles des petites perles brillantes éphémères.

Et la pensée en est toute rafraîchie.