mardi, novembre 27, 2007

Les députés font toujours du bon boulot...

Surtout dans le Lot ! Jugez en !

La Dépêche du 23 Novembre p. 34.

En haut , à gauche, sous la rubrique Echos Quercy, je lis:

Dans le cadre de l’examen du projet de Loi de Finances 2008, Jean Launay, député PS du Lot a obtenu, en défendant l’amendement n°178 la prolongation pour cinq années supplémentaires de la détaxe totale au bénéfice des bouilleurs de cru privilégiés .

L’amendement a été voté à l’unanimité.


Pour bien comprendre tout l'intérêt de cette mesure importante, il faut saisir l'importance de l'alambic dans la campagne française et connaître toute l'histoire du privilége des bouilleurs de cru.

Mendès France s' est attaqué à ce privilége en Novembre 1954. Il existait alors et il existe toujours des parlementaires défenseurs des bouilleurs de crus.

Vous trouverez toute cette histoire en détail ici

Lisez surtout bien ce passage:

En 2002, une loi de finance stipule que la franchise accordée aux bouilleurs de cru encore titulaires du privilège est supprimée, cependant une période de cinq ans prolonge jusqu'au 31 décembre 2007 l'ancien dispositif et à partir de la campagne de distallation 2008, les anciens titulaires du privilège peuvent encore bénéficier d'une remise de 50 % sur la taxe pour les 10 premiers litres d'alcool pur.

C'était écrit avant l'amendement 178. Il faudra modifier l'article de Wikipedia.

Ainsi les députés qui défendent les bouilleurs de cru sont encore très actifs.

Et vous comprendrez maintenant pourquoi je crois très peu à la rupture annoncée avant l'élection présidentielle.

Avec les défenseurs de la petite goutte , nous sommes bien ici en présence d'un des fondamentaux de notre République.

vendredi, novembre 16, 2007

Matinée au tribunal

Dans la salle rénovée du tribunal, au milieu d'un décor majestueux, plafond à médaillons peints et mobilier massif, j'ai pris place sur les bancs réservés au public au milieu d'une assistance mélangée, policiers plaignants en civil, prévenus , avocats en tenue, victimes etc...

Le prétexte du déplacement c'était une affaire de destruction de la nichée d'un petit rapace protégé où Lot nature se portait partie civile. Les personnes fautives ont été condamnées. On en parlera ailleurs.

Pour moi , c'était une première. Pour la première fois, j'ai assisté à une audience du tribunal correctionnel où se rejouait toute une série de faits divers bien ordinaires, ceux qu'on lit distraitement lorsqu'on parcourt le journal local, mais qui témoignent en majorité de la violence endémique de notre société provinciale, en famille ou non.

Un tribunal féminin: une présidente posée et une jeune juge impassible (je remarque tout de même un léger mouvement de mâchoire: chewing gum ?) . Voilà pour la magistrature assise...

A leur droite la procureure-adjointe, je pense qui se léve pour présenter ses réquisitions.

Devant les juges, la barre et une table massive .....A leur gauche sur une petite table, le greffier.
De chaque côté les bancs où les avocats et avocates vont et viennent suivant l'affaire qui se déroule.

Et pour chaque affaire un rituel bien organisé. La présidente expose les faits, commente, questionne; le prévenu présent explique, précise, répond aux questions, regrette souvent à la fin ....

Auparavant la procureure aura expliqué pourquoi elle requiert telle ou telle peine.
Et les avocats plaident: courtes plaidoiries; les affaires sont nombreuses, et on ne peut perdre du temps.

Et c'est terminé: les accusés, s'ils sont présents regagnent les bancs de bois du public qui au bout de deux heures auront torturé méchamment mes pauvres fesses.. Affaire en délibéré, ou verdict après la suspension d'audience: c'est ce dernier scénario qui est choisi pour "notre " affaire.

Mes impressions: pour la première fois, je comprends la nécessité d'une justice organisée dans une société comme la nôtre. J'ai l'impression de me retrouver dans ma classe lorsque les gamins s'empoignent et qu'il faut trancher...Les contrevenants souvent n'ont rien appris depuis leur enfance: ça se bagarre comme dans une cour d'école, pour un rien, une bricole. On a bu un coup, et puis çà s'échauffe...Et on tape, comme à la télé.. violemment , dans la tête, on casse des dents, des membres, on bat sa femme, et on est là tout penaud devant des gens perchés sur une estrade et habillés drôlement, et l'on se fait remonter les bretelles comme un môme devant des gens qui ne vous connaissent pas.

Important que ces audiences soient publiques. On rend des comptes à la société

Importance de la mise en scéne et du décorum. Il faut impressionner le petit peuple.

Et bien souvent , comme ça ne suffit pas, on est prié à la fin de mettre la main au portefeuille, car souvent pour des primo délinquants, c'est ce qui fait le plus mal. Quant aux autres....

En sortant, coup d'oeil au jeune policier de service dans la salle qui somnole un peu sur sa chaise. L'ordre règne.

Ah! j'ai oublié!


Aux marches du palais,
aux marches du palais,
y a une tant belle fille, lonla,
y a une tant belle fille.......


Même qu'elle porte sur la manche droite de son uniforme bleu sombre une belle étiquette fluo

Sécurité

et qu'elle m'a fait passer sous un portique de détection de métal...

Avec un Monsieur vétu comme elle, vigiles privés tous les deux, ils assurent le calme et la sérénité dans un palais modeste de la république.

C'est vrai, j'avais oublié, il y a trop de fonctionnaires.

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jeudi, novembre 08, 2007

Il est temps de liquider Mai 68..

Retour sur les Terres du Lot...Reprise des habitudes ...Lecture attentive de la Dépêche qui maintenant daigne, je ne sais par quelle opération, venir atterrir dans notre boîte aux lettres.

Cahors, nous l'avons vu à la télévision régionale ce soir, depuis deux jours est une ville occupée par l'armée en manoeuvre: fumigènes ( comme ceux de la CGT, même couleur) tirs à blanc, terroristes en civil, hélicoptère qui surveille, combats de rue, tenues camouflées, sections embarquées sur le Lot...parkings livrés au matériel militaire...

Ah! mais! ça ne rigole pas...D'ailleurs, je peux en témoigner, l'armée çà n'est pas rigolo du tout.
Et je persiste à penser qu'un peu de service militaire bien organisé et bien réglementé remettrait de l' ordre chez les petits mickeys qui s'amusent à persécuter leurs professeurs.

Bref notre Dépêche quercynoise rend compte de la journée sur une pleine page de photos inédites. Tout y passe, hommes, matériels, passants....

Le photographe était partout.. sauf au bon moment hélas: pendant la progression sur le pont Louis-Philippe, hier après midi, de façon totalement non prévue, une jeune femme est apparue

" Belle sans ornements,dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil"
[ Britannicus (1669), II, 2, Néron ]
Jean Racine
le temps que nos gardiens de la paix l'appréhendent et l'envoient se rhabiller, ses amis envoyaient des coeurs avec ce slogan " Faites l'amour et point la guerre...."

Petite remarque personnelle: dans les guerres, une des armes des combattants contre les populations civiles reste bien tout de même le viol des femmes et des jeunes filles. Avant Mai 1968, et après hélas et encore récemment. Les manifestants cadurciens semblent l'avoir oublié. L'armée, çà n'est jamais rigolo.

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