dimanche, janvier 29, 2006

Foutue neige


Et dire que je suis privé de télévision satellite ce samedi soir .
“Pas de signal” me dit on sur le petit écran lorsque je cherche mes petites chaînes favorites TV5, Al Jeezira , CNN, Sky New, LCP, etc...ma petite fenêtre vers l’extérieur, ma petite drogue quotidienne. Sainte Zapette a perdu son pouvoir cathodique

Je sais que la parabole est recouverte d’une épaisseur de neige qui empêche la capture des signaux des chaînes, et j’ai la flemme de sortir de la maison, dans la nuit et le froid, pour la dégager. Toute cette technique sophistiquée, extra terrestre, bloquée par quelques flocons en trop. C’est tout bête.

Alors que faire ? J’ai trouvé: déguster un bon livre , au chaud, sous le lampadaire.

Ventrebleu...mais où sont donc passées ces foutues lunettes ?

samedi, janvier 28, 2006

Boutons d'Or et ami de trente ans


Dans la rocaille, les premières floraisons de l’année 2006: en plein hiver,ce 24 Janvier, un crocus nain, Crocus ancyrensis, espèce botanique originaire de Turquie, est apparu soudainement; la couleur jaune d’or tranche sur les sols encombrés à cette époque de débris végétaux et de feuilles mortes

Sur la photo, il cotoie Opuntia humifusa, cactacée rustique en pleine santé dans le secteur depuis 35 ans au moins, puisqu’elle se trouvait dans un grand pot vert sur la terrasse au moment où nous avons acheté la petite maison en 1971.

Ce cactus est donc un ami de la famille,qui nous a accompagné fidélement en plein air pendant la moitié de notre vie en fleurissant chaque été. Sans nous abandonner, malgré les hivers parfois rigoureux.. Un ami de trente ans, quoi..

mardi, janvier 24, 2006

Innocents d'Outreau


J’ai suivi leur déposition plusieurs heures sur la Chaine parlementaire

Le témoignage qui m’a le plus frappé ne concerne pas les acquittés, mais la soeur d’un accusé mort en prison d’une overdose de calmant semble t’il, et qui se bat pour essayer de le faire réhabiliter.Tâche difficile: il n’a pas été jugé, et le cours de la justice s’est éteint avec sa mort. Il appartenait à la communauté gitane:”chez nous, dit sa soeur, on est peut-être des voleurs de poule, mais les enfants c’est sacré, on ne touche pas aux enfants” ; elle continue à exposer oralement ce qu’a été le calvaire de son frère, de ses parents, l’annonce brutale du décés par téléphone. Un récit poignant...Ensuite, elle prend trois feuilles, et explique qu’elle va les lire; elle s’excuse par avance , elle n’est pas toujours allée à l’école, elle ne sait pas lire ...Quel courage.. Se lancer publiquement dans une aventure pareille..Elle bute sur des mots délicats, se les fait lire par le voisin, s’excuse, s’excuse tout le temps, dit que c’est bientôt fini, sourit. Quel sourire... et en face, attentifs à l’extrême, le président et le rapporteur de la commission , quel respect on peut lire sur leur visage. Grand moment ...

Outreau est situé dans le Pas de Calais, et j’ai retrouvé l’accent du coin,celui de mes voisins, celui des parents de mes anciens élèves, et aussi les expressions des “gens de peu” comme dit Pierre Sansot .L’un d’entre eux, de Calais, s’excuse :” c’est comme ça qu’on parle chez nous”. J’ai reconnu aussi toute la profondeur humaine et la solidarité qui s’installe chez ceux qui subissent ensembles les mêmes épreuves, celles qu’on peut rencontrer en temps de gréve, ou en période de guerre; par exemple : les mouvements d’approbation du visage de ceux qui se taisent lorsque l’un d’entre eux explique une situation particulière, mais présente aussi dans leur propre histoire, le geste discret d’une main qui accompagne et encourage la personne qui s’exprime. Toutes ces petites manifestations inattendues et réconfortantes.

J’ai été étonné par l’aisance de toutes ces personnes devant un auditoire sélectionné; elles ont subi , il est vrai, outre les assauts du juge d’instruction, les épreuves d’un procés public et c’est un rude apprentissage à la prise de parole.

Devant ces récits durs à entendre, la qualité d’écoute des membres de la commission reste remarquable. On a parfois une image déformée des parlementaires lorsqu’ils s’invectivent dans l’hémicycle à l’Assemblée par exemple. Rien de tel là; j’avais déjà remarqué cette écoute lorsque j’avais visionné cet été les retransmisions différées des travaux d’une commission sur les OGM. Mais aujourdhui l’événement se déroule devant moi en direct, avec il est vrai la succession des images choisies par les caméras. Ce qui permet de voir des réactions individuelles et de faire connaissance avec les visages des parlementaires aux noms connus dans la région: Guy Lengagne, Léonce Desprez etc...

Une émission de “vraie” téléréalité, donc, celle où les informations sont brutes, et non passées à la moulinette filtrante des journaux télévisés du soir; des images où un téléspectateur attentif entend et voit des gens ordinaires raconter avec des mots simples un moment de leur vie où tout s’emballe, tout culbute pour les broyer , eux accusés et leur entourage cassé.

samedi, janvier 21, 2006

Cahors ancien




Retour dans le Lot et courses à Cahors

Impossible d’échapper au Cahors ancien, en ce moment , au derrière de la statue de Gambetta. Fouilles de sauvetage avant la construction d’un parking souterrain: quelques vestiges de murs, doù les archéologues vont tirer des enseignements avant de laisser les machines modernes faire leur travail Curieuse destinée de ces restes de construction qui ont bravé les siècles avant d’être remplacés par des bagnoles....

Nombre de cadurciens se succèdent aux ouvertures de la palissade ménagées pour visionner le chantier. Ça râle un peu..On les comprend: sur cette place on a planté il y a moins de cinq ans des marronniers après avoir enlevé les anciens arbres, dangereux bien sûr, comme disent toutes les municipalités qui abattent des arbres. A peine plantés les arbres sont enlevés par la volonté d’un élu et d’une partie de son équipe pour accueillir quelques voitures de plus. Ah la modernité... Ah le dynamisme....Ah les impôts qui augmentent... J’ai eu le droit , moi le promeneur des allées Mitterrand (eh oui...) à des remarques de Cadurciens et de Cadurciennes , et ceci entre le moyen de distiller les fruits à domicile dans une Cocotte-Minute et la recette de la confiture de pastèque qui permet , oui monsieur, de faire des économies à condition de bien la réussir, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde.

Au fait... les Cocotte-Minute, est ce que çà peut attraper la grippe aviaire ?

dimanche, janvier 15, 2006

Avignon, capitale du Cote du Rhone






Après le réveillon du Nouvel An, on observe parfois de curieux phénomènes sur les monuments d’Avignon. A mon avis, on n’ a pas du s’ennuyer à l’Hotel de Ville. Les jacquemarts ont trop dansé.

samedi, janvier 14, 2006

Arsène se cache en Avignon.Cherchez Arsène.




Arscéne, Art scéne, Art se niche, Arsenic.
Lamentable.
C'est sur un mur de l'ancienne prison,à côté des remparts.
J'avais envie de le photographier depuis longtemps.

jeudi, janvier 12, 2006

Vieux bouquins


Je ne rentre jamais dans cette librairie des beaux quartiers d’Avignon, l’aristocratique; les beaux livres d’occasion , éditions rares, originales, reliées pour bibliophiles avertis ne m’intéressent pas. A quoi bon acquérir des livres impeccables, à valeur élevée , mais à contenu parfois médiocre ? Outre que mon portefeuille n’est pas suffisamment garni pour ce genre de sport, il me manque à la fin la satisfaction très sensuelle de découvrir le projet ou la pensée d’un auteur et de s’approprier son texte ou le contenu du livre. De plus , le libraire de ces lieux distingués ne connaît pas mes goûts et mes manies ; il ne pourrait comprendre combien j’ai éprouvé de plaisir en dénichant une vieille flore locale toute poussiéreuse contenant encore des étiquettes d’herbier d’un hussard vert de la Botanique du 19° siècle, un des nombreux botanistes qui ont construit la connaissance de la Flore de notre pays.

Je préfère de beaucoup l’ambiance du Marché aux puces, un peu rétréci en ce moment du fait des travaux d’aménagement de la Place des Carmes. Le dialogue avec les libraires d’occasion ou le soldeur de livres neufs , avec l’annonce du prix qui m’est consenti, toujours inférieur au prix marqué , est aussi le petit plus qui me donne envie de revenir, comme je reviens depuis 1980, ainsi que je l’ai déclaré ce Dimanche, au journaliste de la Provence chargé de recueillir les commentaires des “collectionneurs “ et “chineurs” présents place Cabassole.

Et puis l’imprévu en ce domaine, c’est toujours excitant...Dimanche dernier, ainsi je suis revenu avec un livre neuf , récent (2004), en solde, fort documenté sur Émile Gallé, maître verrier, créateur de mobilier, céramiste, mais aussi passionné par la Botanique, ami de René Zeiller un des fondateurs de la paléobotanique, ayant herborisé avec Godron, l’un des rédacteurs d’une Flore de France ancienne encore fort renommée.

Ma deuxième trouvaille fut celle du récit de l’aventure des pionniers et fondateurs de la communauté spirituelle de Findhorn, édité en 1987 par “nature et progrès”. L’affreux rationaliste que je suis a pu découvrir ainsi qu’un mouvement connu par ses références agricoles et paysannes (voir les producteurs qui s’y réfèrent sur le marché de Cahors) publiait il y a vingt ans un livre qui mélangeait allègrement dans l’histoire de la naissance d’une communauté du Nouvel Âge la confection d’un compost et le dialogue coopératif avec les esprits de la nature, elfes, dévas, des anges quoi.... Même le dieu Pan apparaît et parle à l’un des auteurs sur un mode très concret. J’en suis tombé par terre, mais ce n’est pas la faute à Voltaire... Mais cela permet de saisir un peu toute la bouillie spirituelle pour chat qui contamine un peu les discours de l’ Ecologie profonde et de saisir pourquoi l’affreux Luc Ferry a pu un moment les pourfendre et croiser le fer avec le délicieux Michel Serres soupçonné de les défendre (Le contrat naturel) Je mets dans la même boîte les charismatiques, les islamistes fondamentalistes et les écologistes qui veulent nous faire vivre dans un monde “purifié”, “préservé” à côté d’un “surnaturel” pas du tout rigolo.
Une exception tout de même, j’aimerai bien rencontrer le petit dieu Priape; j’ai deux mots à lui dire..

mercredi, janvier 11, 2006

Falaise artificielle en Avignon



Tous les mois depuis Novembre, un de mes premiers rendez vous à chaque séjour dans la ville, est avec le mur de plantes des Halles d'Avignon. Imaginé par Patrick Blanc, botaniste tropical et chercheur, des jardiniers un peu spéciaux sur échafaudage l'ont planté en Novembre; le sol est artificiel, du feutre horticole entaillé au cutter pour poser les jeunes plantes et disposé loin du mur du batîment sur des plaques de polystyréne. Dans ce feutre circule une solution nutritive qui va développer les racines. C'est un procédé de culture très technique..rien à voir avec les jardins traditionnels; cela s'inscrit dans ce mouvement actuel autour des cultures de plantes, Festival des jardins de Chaumont, jardin planétaire de Gilles Clément, développement d'un vrai business autour des fleurs et des légumes etc....etc.. Cela va créer une animation originale en centre ville, et j'attends avec impatience le mois de mai qui va voir le plein épanouissement de ces petites pousses un peu chétives en ce moment.
Mais je ne peux m'empécher de méditer sur la débauche d'énergie nécessaire pour reproduire de façon sophistiquée ce qui se fait naturellement sur des falaises un peu humides...
Et par contraste, me revient en mémoire cette étrange manie de nettoyer au printemps les remparts d'Avignon et les débarrasser, sans enlever les racines, des touffes de cette Pariétaire à l'allure si élégante par ses feuilles un peu brillantes.

Paradoxes de l'activité humaine.. Enfin cela crée des emplois et fait circuler, outre l'eau nutritive, un autre fluide qui n'a pas intérêt à dormir, l'argent.