mardi, février 28, 2006

Catus : les Canards sont déchaînés


Catus : les Canards sont déchaînés

Normal: ce sont des Canards de Barbarie...

Trêve de mauvaise plaisanterie.

Comme tout le monde j’avais été surpris l’autre jour par l’apparition de la peste aviaire dans un élevage de dindes confinées, sous abri. Et puis, on a eu une explication:

“En effet, on soupçonne que la contamination de l'élevage de dindes dombistes s'est faite par de la paille, changée récemment et qui était préalablement stockée sous un hangar avec toit, mais ouvert à tous les vents.
Les moineaux avaient évidemment librement accès à cet abri”


C’est drôle, mais cela ne m’a pas convaincu.
J’avais émis l’ hypothèse personnelle du virus apporté dans des fragments de fientes d’oiseaux sauvages , contenant des virus actifs et coincés dans des semelles de bottes ou des chaussures de personnes s’occupant de l’élevage et pénétrant dans le local.
Et puis j’ai lu cette explication dans un message reçu récemment:

“La presse s'est effectivement empressée de relayer cette hypothèse de la
paille contaminée, émise dans un communiqué de la Fédération des
Industries Avicoles.
Mais ce qu'on ne dit pas, c'est que l'élevage en question, situé à 800
mètres du lieu où a été découvert le premier fuligule porteur du virus,
a été visité samedi dernier par toute la cohorte de journalistes et
d'officiels venus sur place, APRÈS qu'ils se soient rendus sur le lieu
de découverte du fuligule! Le virus a très bien pu être transporté
mécaniquement par les visiteurs, d'autant que tous les dispositifs
sanitaires (pédiluves) n'étaient pas encore en place. Et de plus cette
hypothèse concorde avec la durée d'incubation du virus chez les volailles...
Il faut espérer que l'enquête épidémiologique qui va être menée pour
déterminer l'origine de l'infection n'oubliera pas de prendre en compte
cette possibilité.”

Cette explication me satisfait d’autant plus que j’ai vu les séquences tournées à cette occasion : le journal télévisé indiquait ingénument que c’était curieux, c’était justement dans l’exploitation touchée qu’on était venu quelques jours auparavant;l’exploitant montrait fièrement la protection mise en place: des bourrelets à la base des portes d’entrée; on voyait ensuite les volailles à l’intérieur).

vendredi, février 24, 2006

Outreau 5 et 6

C’est devenu confidentiel: peu de journaux en parlent, et pourtant, mercredi, c’était l’audition des magistrats et magistrates de la chambre d’instruction de Douai, président en tête; j’attendais avec une certaine impatience l’intervention de la magistrate qui s’était récemment exprimée dans le Monde, affirmant avec force que les magistrat faisaient correctement leur boulot. Je n’ai pas été déçu; léger sourire aux lèvres, chevelure blonde , strict ensemble sombre, elle a envoyé dans les cordes les chers législateurs en leur rappelant que c’était eux qui votaient et les lois et le budget , que les dernières lois adoptées se caractérisaient par une répression accrue et que le budget de la Justice était toujours aussi maigre: bronca de ces messieurs, mais le président de la commission, le député de l’Isère A.Vannini demande à ses collègues de se calmer et de laisser terminer la magistrate. Je m’attendais à la fin à un déluge de remarques et de questions : rien...


Auparavant le président de la Chambre d’instruction, magistrat fort compétent, avait décrit par le menu et de façon argumentée les méthodes de traitement des dossiers transmis par les juges d’instruction et le déroulement des audiences lorsque des détenus en détention provisoire font une demande de mise en liberté. On s’aperçoit alors que toutes ces procédures doivent se dérouler suivant certaines règles où l’écrit et l’oral ont chacun leur rôle. Il est difficile à un non juriste de naviguer par le détail dans ce chemin pourtant bien balisé. Il est vrai aussi qu’on pouvait se rendre compte que ce président, un homme d’une autorité incontestable, reconnaissait tout de même qu’il n’était pas infaillible et qu’il pouvait se tromper, malgré les 20.000 arrêts signés au cours de sa présidence.


Chaque intervenant , à sa manière, nous a aussi présenté toute la complexité du travail du juge, la nécessité de la culture du doute ainsi que l’insatisfaction qui peut subsister après une décision.


Longue très longue audition de 4 heures; et ça reprend dans la soirée avec deux magistrates et un magistrat de Fort de France en visio- conférence. Les deux magistrates ont repris avec des variantes des interventions sur le thème,” on a fait notre boulot, et bien fait, en respectant la loi, avec les moyens du bord,il est vrai”. Les pratiques des gestionnaires qui ont gagné aussi la justice font des ravages: les magistrats se plaignent de ne pas avoir le temps de s’appesantir sur des dossiers nombreux et complexes et de devoir prendre des décisions sans prendre le temps nécessaire à la réflexion. Peut être la décision de renvoyer devant les assises un accusé très gravement handicapé et incapable d’effectuer en autonomie les gestes quotidiens trouve t’elle là son explication.


Ce jeudi 23 Février, ce fut l’audition des experts, deux docteurs psychiatres et une psychologue: j’ai admiré les rides frontales parallèles de l’un des psychiatres, et la mobilité involontaire du visage de l’autre au moment précis où les membres de l;a commission lui posaient des questions: réactions impressionnantes répercutées par une caméra pour la circonstance impitoyable.


Belle discussion ensuite avec la psychologue sur le caractère abscons du langage technique de sa profession difficilement compréhensible , pour un profane; elle indique d’ailleurs qu’elle est obligée de traduire pour les membres du jury populaire de la cour d’assises lorsqu’elle dépose devant celle ci. Cela permet de réfléchir encore une fois à l’utilité respective de l’écrit et de l’oral dans l’établissement de la vérité judiciaire.


Passionnant donc cette déconstruction d’un systéme, mais y aura t’il reconstruction ? J’en doute, pour avoir vécu plus modestement, il y a longtemps des travaux, restés stériles , en commission départementale et académique sur le fonctionnement du systéme éducatif.


Il ne faut pas se leurrer: en l’état des finances actuellles; on ne pourra certainement pas financer une réforme. Alors, on peut toujours causer.






P.S. Connaissez vous les caractères qui permettent de reconnaitre un abuseur sexuel et de le différencier à coup sûr d’une personne “normale”....
Ne cherchez pas. Il n’y en a pas.

Iris au jardin



Les petits jaunes , c'est Iris danfordiae , iris botanique provenant de l'Est de la Turquie, introduit en 1889 .

Iris réticulata est originaire du Sud de la Russie, du Caucase et de l'Iran; introduit en 1865, il a été travaillé par les obtenteurs et on dispose actuellement de plusieurs variétés horticoles colorées en bleu clair ou pourpré.
Iris réticulata en plus se maintient très bien en terre, à la différence d'Iris danfordiae qui se pulvérise en petites unités qui doivent grossir quelques années avant de refleurir.





Ce sont des petits bulbes que j'aime beaucoup, car ils fleurissent tôt.

mercredi, février 22, 2006

Outreau 4 : suite


Commission Outreau

Elle a repris ses travaux; quelques journalistes sont encore présents, c’est toujours diffusé sur la Chaîne Parlementaire, mais ça ne fait plus les gros titres des Journaux télévisés, ni même des radios généralistes comme France Inter. Les aventures du virus du moustique de la Réunion ou la peste aviaire (et non la grippe aviaire, invention médiatique) escamotent dans l’actualité, les témoignages des magistrats ayant préparé les procès en assises de l’affaire d’Outreau.
Hier les juges des libertés et de la détention (J.L.D.) rendaient compte de leur façon de travailler devant les députés. Deux juges, un homme, une femme, à la personnalité bien différente.
Le premier, qui a bien préparé son intervention, notamment en visionnant soigneusement tous les témoignages précédents, est long, très long, légèrement ennuyeux, un rien combatif si on semble le chatouiller un peu, mais s’excusant platement s’il a l’impression d’avoir dit un mot plus haut que l’autre: un notable, donc conscient de l’être, et qui réfute par avance tout ce qu’il a senti qu’on lui reprochait dans les auditions précédentes. Par sa longueur et son argumentation, il va laisser les députés de la commission sur leur faim de questionnement; et paradoxalement, les questions qu’on n’a pas pu lui poser seront posées à sa collègue de Boulogne dont le témoignage est totalement différent.

En effet celle ci, outre le récit argumenté de ses prises de décision (confirmation de détention par exemple: les dossiers des personnes mises en examen ne sont alors pas vides), développe une analyse remarquable de la situation quotidienne d’une juge de base confrontée à la prise de décision de justice, rapide, trop rapide dit elle, dans un département le Pas de Calais, au passé ouvrier devenu le présent précaire, proche aussi de l’Angleterre, donc lieu frontalier où se rassemblent les candidats à la migration (le camp de Sangatte est contemporain de l’affaire d’Outreau). Elle donne des détails pratiques et on retombe dans l’indignité et l’indigence des moyens accordés à la justice dans notre pays moderne: nos chers députés ont ils compris, qu’en même temps qu’une réforme utile, il est nécessaire que chaque juge reçoive une charge de travail plus raisonnable et soit pourvu des moyens indispensables pour en venir à bout , y compris l’achat indispensable d’un exemplaire par juge d’un Code indispensable.

On croit rêver, aussi devant la charge de 600 dossiers à traiter transmise à son successeur, par la juge des enfants auditionnée en début de séance.

Pour en revenir à la deuxième J.LD., elle a su donner un visage humain à la figure du juge, seul souvent , décidant alors de la liberté de l’un ou de la détention de l’autre, racontant son émotion d’un soir après avoir mis au trou toute la journée des migrants et deux gamins violents et voleurs, mais clamant aussi sa volonté de faire le mieux possible ce métier ingrat au contact de la société. De quoi faire réagir ceux qui sont également au contact de la souffrance des autres: personnel soignant, personnel d’éducation, etc....

J’attends maintenant avec intérêt les autres magistrats.

dimanche, février 12, 2006

Cahors ancien: visite des fouilles

En 20 -30 après J.C.,fondation de Divona Cadurcorum, ville capitale des Carduques occupés par les Romains, devenue Cahors aujourdhui.





Voici ce que le plan nous a permis de reconnaître ce Dimanche 12 Février 2006:

1) une rue principale Nord Sud

2) des murs gallo-romains de 1,2 d’épaisseur

3) un dépotoir de matériaux de démolition et une poubelle des cuisines

4) et 5) les murs de grands hangars du début du Moyen Age (4°-9°siècle)

6) les restes des fondations d’une abside d’église (13°-14° siècle)

7) des latrines ( ou des caves peut être)



Voici une photo des murs gallo-romains(2) au fond, et de ceux d’un hangar du Moyen Age (4).


samedi, février 11, 2006

Cahors, le marché du Samedi


La mouch’ se pose.
Des vers se lèvent.
S’écroule la pâte,
Elastique,
Oh!




Pour héloïse, nathanaël, aurore (et les autres, peut être )

Le petit poéme est un senryû, c’est à dire un poéme rigolo japonais.
Vous pouvez en fabriquer: voici la recette:

1)dix sept syllabes (obligatoire)
2)des mots simples, faciles à comprendre,
3)quelque chose de pas compliqué
4)comique (obligatoire).

vendredi, février 10, 2006

Outreau 3





Les vieilles machines françaises sont essouflées..Nos élus ont tellement les yeux fixés vers l’avenir, qui à juste raison les inquiète, qu’ils oublient de regarder autour d’eux comment elles fonctionnent, et quand elles tombent en panne, quand un scandale éclate, ils s’étonnent et nomment une commission. Combien de rapports de commissions innovants dorment dans des archives de ministères?

Ces vénérables machines, la justice, comme l’éducation et bien d’autres encore fonctionnent donc comme elles peuvent, avec les moyens, parfois dérisoires que nos dignes représentants leur donnent. La justice a dérapé dans l’affaire d’Outreau; et l’on découvre au hasard des témoignages sous serment les habitudes, parfois effarantes, de cette vieille dame: les jeunes juges,au sortir de leur formation, comme les jeunes professeurs sont surtout nommés dans le Nord et dans l’Est, terres sans soleil, l’accoutumance au soleil étant réservée plutôt aux personnes approchant de la retraite; le doyen des juges d’instruction de Boulogne appartenait à la promotion de l’Ecole Nationale de la Magistrature précédant celle du jeune juge ayant instruit l’affaire; celui ci avait été nommé à Boulogne sur mer avec une de ses camarades de promotion; comme le disait Guy Lengagne, député maire de la ville, il y avait donc trois “gamins” comme juges d’instruction. Cela rappelle les classes difficiles confiées dans l’académie de Créteil aux jeunes enseignants au sortir de l’IUFM. Quel est ce pays qui s’organise si mal qu’il utilise si mal l’expérience des anciens tout en plaçant les jeunes en situation à haut risque.

Tout a été dit dans les médias sur le jeune juge, sa prestation maladroite et son élocution hésitante. Aucune comparaison possible avec la parole aisée des acquittés. Lui a fait fonctionner la machine Justice, comme on lui a appris probablement à l’Ecole.. Sans état d’âme, sans avoir ce “gingin” comme disait ma mère qui permet d’anticiper les conséquences de ses décisions, sans voir que le métier de juge, comme le métier d’enseignant brasse de la pâte humaine, et que cette pâte est vivante, qu’elle réagit Qu’a t’il pu penser quand un des acquittés ne sachant plus comment se défendre dans son cabinet, lui chante la Marseillaise.? Comment ne pas se poser de question lorsqu’un des accusés , emprisonné, grossit de quatre vingt kilos en détention ? Comment peut on inculper un handicapé profond incapable d’autonomie dans la vie courante ?

Le procureur de la République entendu aujourd'hui est un magistrat averti; il explique très bien la complexité de la situation, décrit celle ci basée sur les dires d’enfants, la difficulté de déceler la part de vérité, la confiance excessive face aux expertises . Il n’empêche: lui et le jeune juge sont responsables du dossier amené devant la cour d’assises, et validé par des magistrats, au nombre de 64, parait-il, contraints de par la faiblesse des moyens de la Justice à pratiquer avec virtuosité la technique du copier-coller ; comme dans les techniques de recherches actuelles de nos lycéens sur Internet, celle ci permet de gagner du temps et de tempérer les efforts. Dans les deux cas elle court-circuite la réflexion .

Cet habile homme de procureur au vocabulaire nuancé et subtil, n’a pu non plus expliquer le renvoi de l’accusé handicapé devant la cour d’assises et il a tout de même contribué à la condamnation de six innocents au premier procès de St Omer; ainsi les hommes d’expérience, manquant parfois cruellement de “gingin”, se trompent encore et choisissent mal leurs priorités. Sans compter l’utilisation maladroite? erronée ? du concept de “mythe” dans son exposé au lieu et place du concept de représentation sociale.

Il y aurait encore beaucoup à dire encore après ces travaux de la commission sur la Chaîne Parlementaire. J’ai appris beaucoup sur le déroulement de cette Justice qui peut envoyer par erreur des hommes et des femmes en prison. J’ai fait passer deux ou trois fois le BEPC à l’ancienne prison d’Avignon: odeur des locaux, crasse au sol, bruits métalliques, cris ...etc. Indigne au pays des Lumières!

samedi, février 04, 2006

Outreau :reflets de la Commission (suite)




J’ai encore passé quelques heures devant la Chaîne parlementaire cette semaine.

Exceptés les deux derniers acquittés, c ’était la semaine “avocats”: avocats des acquittés, avocats des parties civiles, avocats des condamnés. Des professionnels de l’oralité en démonstration , en quelque sorte. Ça valait le coup de regarder la façon dont ils ou elles fonctionnent en quelque sorte dans ce domaine.

Bon nombre de femmes d’ailleurs: la prise de vue en longues séquences est l’occasion de s’intéresser aussi au contexte des exposés, à la façon de se présenter , coiffure, bijoux (discrets ou non ), tenue(style Alliot-Marie , Roselyne Bachelot ou Ségolène Royal ?) etc., et comme les députés présents sont en majeure partie de sexe masculin, d’essayer de recenser des stratégies de séduction éventuelles.

On pouvait aussi choisir un indicateur fonctionnant pour les deux sexes : la grosseur du dossier de référence, la navigation aisée ou non dans ce dossier, la fréquence de consultation , le rapport au temps dans le déroulement de la longue instruction procès ( des erreurs à répétition, des écarts d’une année parfois...), les lapsus ( confondre Boulogne Billancourt et Boulogne sur mer..), ce qui permettait de se faire une petite idée de la préparation ou de l’impréparation de la prestation devant la commission.
C’est très inégal, et pour certains, (certaines) cela devient parfois inquiétant.

Autre série d’indicateurs: les gestes des mains, la position de la tête, la direction du regard, la clarté de l’élocution , etc..Certaines, certains savent alors captiver l’attention, parsemer leur exposé de détails inattendus, faire le récit d’une situation, et déploient alors de vrais talents de conteurs dans un domaine pourtant ingrat.
Nous avons ainsi suivi avec passion l’exposé d’une avocate représentant les intérêts d’une association de protection de l’enfance.

Coté construction du discours, structuration de la pensée, énonciation et mise en relief des idées principales, les avocats battent les députés. Les questions des parlementaires sont parfois fumeuses, mal formulées: l’un d’entre eux commence chaque question par un “ne pensez vous pas que” suivi d’un long développement où manifestement il s’égare et nous avec. On s’aperçoit que nos députés sont alors, comme nous, des gens bien ordinaires, et dans un sens c’est à la fois surprenant et rassurant.

Fait inattendu, la résurgence du mot patois pour nommer la langue parlée par des accusés. Cela devrait réjouir les défenseurs des langues régionales: le patois boulonnais annobli et reconnu par des maitres de l’éloquence, véritables Ciceron maritimes.

La semaine prochaine, mercredi à 16h30 audition de celui dont on parle beaucoup, le juge jugé en quelque sorte. Inauguration, donc, de l’audition des magistrats. L’occasion de modifier la grille d’indicateurs pour analyser les propos de ces honorables professionnels.

TF1 et France 2 s’y mettent. Pujadas “aura le plaisir” , nous a t’il dit, de nous présenter la séance. Même Badinter est embauché pour donner son avis. Étant donné le nombre de téléspectateurs attendu, y aura t’il de la publicité avant ?

vendredi, février 03, 2006

Guillevic : une rencontre de plus



Il n’y a pas besoin
De beaucoup de couleur
Dans l’hiver, pour qu’elle compte.

Il suffit d’une tache, d’une traînée
De couleur,même pas violente.

Et la montée s’ébauche,
Et la verticale revendique.

Un orchestre
Veut accompagner


Guillevic
ETIER
Analyses
De l’hiver