jeudi, février 21, 2008

Réforme...réformons... réformons nous...

La réforme Darcos est arrivée...laio... laia...!

On revient aux fondamentaux...

Les enfants doivent se lever quand quelqu'un d'important entre dans la classe....

Et chacun, fut il le Président, en visite à Périgueux dans une classe, doit enlever ses mains de ses poches lorsqu'il parle à la maîtresse.

C'est ce qu'on m'avait appris dans ma prime jeunesse.

Et pour l'avoir oublié lors de mon passage d'oral du CAPES théorique

Mon Inspecteur Général (dieu ait son âme) m'a rappelé brutalement les bonnes manières.

L'année suivante, mes poches étaient cousues pendant l'inspection de CAPES pratique.

Et je fus professeur....oh...joie...



Monsieur le Président, demandez donc à qui vous savez de coudre vos poches.

Après tout , une femme, ça peut aussi servir à cela dans les grandes religions monothéistes.

Après cette phrase là, je sens que je vais me faire incendier...

Je persiste.

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vendredi, février 15, 2008

Enfants juifs..le débat..

Après la Libération, on avait d'autres distractions que le cinoche...

Revenu à Calais, c'est très rapidement la plage, une fois celle ci déminée et débarrassée des sinistres poteaux plantés destinés à empêcher le débarquement.

Et puis les parents louent un chalet sur le sable: les premiers sont très rapidement réinstallés,une vingtaine sur la plage, pas plus la première année.
Le gamin que je suis, se lie très rapidement d'amitié avec les enfants des autres chalets. Normal....

Et c'est comme cela que j'apprendrai que le petit copain, un peu plus jeune, avec qui je joue au ballon, je me baigne, je joue aux boules, je fais des châteaux de sable, des trous ou des tunnels dans ces monts de sable, le petit copain vit seul avec sa grand mère.

C'est normal... son grand père (qui a été maire de Calais), ses parents, sa soeur ont été arrêtés pendant la guerre, et ne sont jamais revenus. Lui était par chance à la campagne avec sa grand mère... Vous comprenez....

Vous comprendrez aussi que je n'ai pas envie que mes arrières petits enfants soient formatés n'importe comment à la mémoire de la Shoah, dans le seul cadre scolaire, tout cela parce qu' en haut ON a décidé, comme çà, du jour au lendemain, au hasard de la plume d'un autre, qu'au CM2 c'était l'âge pour se rendre compte que l'espèce humaine, à ce moment là, a utilisé en Europe son cerveau de façon débile.

Qu'on en parle oui, qu'on réfléchisse oui, qu'on sorte, qu'on regarde des émissions de télé, qu'on feuillette des livres..mais qu'il y ait toujours un adulte choisi qui établisse alors avec chacun des enfants une relation personnalisée où l'enfant s'exprime, ou l'adulte répond aux questions, explique, où le dialogue s'instaure....L'école n'est pas toujours le lieu adapté à ce genre de situation où la personnalité a le temps de se construire, à moins qu'on ne diminue significativement le nombre d'éléves par classe.

Pas d'intervention autoritaire du personnel politique, totalement incompétent et versatile en ce domaine...Y en a marre à la fin d'un Etat qui commence à foutre son nez un peu partout, là où il n'a rien à faire. La pensée d'Etat, assaisonnée aux religions, n'existe pas encore en France que je sache....

Cet Etat (libéral ?) va finir par faire augmenter de façon significative le nombre des antisémites, et çà commence à m'inquiéter.....comme mes parents et ma famille étaient inquiets pendant la guerre...Vous comprenez...

mercredi, février 13, 2008

Le cinoche d'après la Libération.

C'est le cinéma de notre enfance.

Les banquettes de bois, dures aux fesses, se relévent en claquant bruyamment, au Gymnase ou au Kursaal de Calais, les "cinémas à puces" des quartiers populaires. Les fauteuils plus rembourrés du centre ville sont venus plus tard.

A l'école, au collège, on nous a emmené parfois: "Jeux interdits" de René Clément, "Le Père Tranquille avec l'acteur Noël-Noël"; le premier montre l'exode des populations, le deuxiéme la résistance discrète durant la guerre 39-45, qui vient de se terminer.

Au catéchisme on a le droit aux grands hommes charitables : Monsieur Vincent (St Vincent de Paul) avec Pierre Fresnay. Mais aussi aux "Tintin" transformés en films fixes: ma première vision des Dupond-Dupont et du professeur Tournesol a lieu sur écran, dans une salle obscure de patronage...Chaque paroisse avait sa salle paroissiale pour passer des bons films ou voir de bonnes pièces de théâtre jouées affreusement par des amateurs (nous l'avons fait).

Dans ce contexte de souvenirs, Annick a rassemblé, au hasard d'un catalogue de DVD, deux films presques contemporains, un français, l'autre américain, que nous venons de regarder ces dernières soirées.



Coincidence: au moment où j'écris ce texte, sur le site du Monde, la nouvelle de la mort d'Henri Salvador vient de tomber. Or il figure en bonne place dans la distribution du film français "Mademoiselle s'amuse", puisqu'il est dans l'orchestre de Ray Ventura, un orchestre de jazz fort connu à l'époque. H.S. est alors encore au début de sa carrière, le film étant sorti en 1947.

Point commun entre les deux films, il met en scéne des Américains après la Seconde Guerre Mondiale; ceux qui ont débarqué et libéré la France deux ou trois ans auparavant. Ils ne peuvent être que sympathiques, entreprenants, pleins de joie et d'ardeur.

La vie est belle (1946) montre bien ce qui est considéré comme des valeurs: la famille unie, les affaires "honnêtes", la réussite personnelle après des débuts modestes, la présence divine (l'ange gardien..). L'homme malhonnête ne peut lutter contre ces valeurs de l'Amérique profonde.

Mademoiselle s'amuse (1947) expose l'attrait de la France, celle des divertissements de Paris et de ses artistes,chez les riches Américains: celle là même qu'on trouve au début de la Vie Parisienne d'Offenbach où les étrangers viennent à Paris pour s'amuser. Pour nous c'est l'occasion de revoir les rues de Paris sans voitures, de redécouvrir le swing, de réentendre des succés impérissables entendus mille fois dans le poste de T.S.F. Le scénario est débile, seulement fait pour mettre en valeur Ray Ventura et ses collégiens. Les nombreuses scènes où ils interviennent sont un régal.

Dans les deux cas le rêve américain est bien visible dans "La vie est belle", seulement évoqué dans "Mademoiselle s'amuse". Que de chemin a été parcouru depuis ces années dans la représentation que l'on peut se faire tous les jours des Etats-Unis et de ses habitants, lorsque comme nous, on reste en France et qu'on a peu voyagé dans le monde.

Que de changements aussi dans le cinéma depuis cette époque où sortir assez rarement pour voir des images animées en noir et blanc était un plaisir, une distraction inhabituelle et même une récompense. Il est vrai que ces deux films sont remplis de joie de vivre et d'optimisme...On venait de vivre une période douloureuse.

Et finalement pour nous, c'est un peu retrouver de ce plaisir que nous avons eu, de nous installer devant le petit écran pour initier, avec une certaine cérémonie, la lecture des DVD, et se préparer à voir ou revoir des images qui ont maintenant leur histoire.

dimanche, février 10, 2008

Brocante et récup de la matinée.



Chine rapide ce matin dans le bac à livres du brocanteur de St Denis Catus.

Ramené pour Annick, un joli petit livre de prix, ancien, en bon état: dorures à restaurer.
Le texte :46 pages , La Mare aux fleurs de Marcelle Lythe.

Récompense donnée à l'éléve Foisson Emile pour son travail de classe :2° de la division.

Réalville, le 20 Juin 98 (1898 bien sûr)
Le Directeur de l'Ecole :illisible.

Pour l'instruction des plus jeunes des petits enfants en vacances, un livre un peu austère, le Guide Romain Antique,de G.Hacquard, édité chez Hachette; presque neuf, n'a jamais servi ; il devait figurer dans toute bonne bibliothèque classique des années 1950, du temps béni où les lycées et collèges accueillaient seulement les fils et filles de docteurs et d'enseignants, avec quelques boursiers pour montrer que l'ascenseur social était en bon état de marche.
Commenté par le grand père, en sélectionnant les sujets, il devrait aider une bonne appréhension des peplums en DVD...Pour 1 euro, c'est de la culture presque donnée... Mais je me fais peut être des illusions....

Avant la visite du brocanteur, j'avais porté mes poubelles à Catus: récolte dans un bac, un superbe objet des Trente Glorieuses, dont je vous laisse deviner l'usage....

On se réveille sur ce blog...

On va redémarrer en douceur en vous racontant notre Samedi


Avec ces belles journées chaudes au jardin, on est rentre à la maison vers 17 heures avec des envies de se reposer un peu et de se détendre.

Pas question de reprendre la bagnole et de sortir ce Samedi soir.

D'autant plus qu'on était parti le matin pour une visite traditionnelle au marché de Cahors: achat des cabécous, des carottes pour les cobayes, du pain complet, de la Dépêche. Passage à l'Office de tourisme pour repérer les nouveautés au Musée, les animations particulières dans la région etc...

Coup d'oeil sur le parking souterrain en construction au derrière de Gambetta: beau sujet de discussion pour les élections proches; les ruines romaines sont toujours présentes....

Visite rapide aux toilettes publiques rénovées et gardées où des textes imprimés et scotchés au niveau de notre regard nous invitent à faire pipi avec le sourire et en respectant tout le monde, sans oublier de "ne pas laisser de miettes sur le comptoir".....

Retour à Calligramme où la visite est bien plus longue et le choix difficile; je repars avec un DVD, un livre affriolant du sérieux historien Alain Corbin, (le dernier paru: titre à chercher sur Google, éditeur Perrin), le magazine Pages et en cadeau le disque catalogue d'Harmonia Mundi:
72 minutes de musique classique gratuite; y figure en particulier un aria de Mozart superbe que je découvrirai dans la journée.

Et dans la soirée, j'invite Annick au home-cinéma :



C'est un achat compulsif: un échange téléphonique avec une personne bien connue qui va entrer au cinéma à Grenoble "qu'est ce que tu vas voir ". Et une demande dans un message le lendemain: c'était bien ? Réponse positive. Il n'en faut pas plus pour ne pas pouvoir résister .

Trois exemplaires de Persepolis en vente à mon entrée à Calligramme; deux lorsque je sors.

On a apprécié l'humour de Marjane, le langage vertement vigoureux de sa grand mère, le graphisme des dessins...La mise en scéne de son adolescence est un chef d'oeuvre d'auto-dérision sympathique. Le rappel de l'histoire du peuple iranien vu par un regard iranien est salutaire pour comprendre un peu ce qui se passe aujourd'hui.

Bref , on a passé une bonne soirée à découvrir le film et on est prêt à le faire découvrir à ceux qui en ont envie...

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