samedi, février 04, 2006

Outreau :reflets de la Commission (suite)




J’ai encore passé quelques heures devant la Chaîne parlementaire cette semaine.

Exceptés les deux derniers acquittés, c ’était la semaine “avocats”: avocats des acquittés, avocats des parties civiles, avocats des condamnés. Des professionnels de l’oralité en démonstration , en quelque sorte. Ça valait le coup de regarder la façon dont ils ou elles fonctionnent en quelque sorte dans ce domaine.

Bon nombre de femmes d’ailleurs: la prise de vue en longues séquences est l’occasion de s’intéresser aussi au contexte des exposés, à la façon de se présenter , coiffure, bijoux (discrets ou non ), tenue(style Alliot-Marie , Roselyne Bachelot ou Ségolène Royal ?) etc., et comme les députés présents sont en majeure partie de sexe masculin, d’essayer de recenser des stratégies de séduction éventuelles.

On pouvait aussi choisir un indicateur fonctionnant pour les deux sexes : la grosseur du dossier de référence, la navigation aisée ou non dans ce dossier, la fréquence de consultation , le rapport au temps dans le déroulement de la longue instruction procès ( des erreurs à répétition, des écarts d’une année parfois...), les lapsus ( confondre Boulogne Billancourt et Boulogne sur mer..), ce qui permettait de se faire une petite idée de la préparation ou de l’impréparation de la prestation devant la commission.
C’est très inégal, et pour certains, (certaines) cela devient parfois inquiétant.

Autre série d’indicateurs: les gestes des mains, la position de la tête, la direction du regard, la clarté de l’élocution , etc..Certaines, certains savent alors captiver l’attention, parsemer leur exposé de détails inattendus, faire le récit d’une situation, et déploient alors de vrais talents de conteurs dans un domaine pourtant ingrat.
Nous avons ainsi suivi avec passion l’exposé d’une avocate représentant les intérêts d’une association de protection de l’enfance.

Coté construction du discours, structuration de la pensée, énonciation et mise en relief des idées principales, les avocats battent les députés. Les questions des parlementaires sont parfois fumeuses, mal formulées: l’un d’entre eux commence chaque question par un “ne pensez vous pas que” suivi d’un long développement où manifestement il s’égare et nous avec. On s’aperçoit que nos députés sont alors, comme nous, des gens bien ordinaires, et dans un sens c’est à la fois surprenant et rassurant.

Fait inattendu, la résurgence du mot patois pour nommer la langue parlée par des accusés. Cela devrait réjouir les défenseurs des langues régionales: le patois boulonnais annobli et reconnu par des maitres de l’éloquence, véritables Ciceron maritimes.

La semaine prochaine, mercredi à 16h30 audition de celui dont on parle beaucoup, le juge jugé en quelque sorte. Inauguration, donc, de l’audition des magistrats. L’occasion de modifier la grille d’indicateurs pour analyser les propos de ces honorables professionnels.

TF1 et France 2 s’y mettent. Pujadas “aura le plaisir” , nous a t’il dit, de nous présenter la séance. Même Badinter est embauché pour donner son avis. Étant donné le nombre de téléspectateurs attendu, y aura t’il de la publicité avant ?

2 Comments:

Blogger AnnJa said...

les reflets sont parfois fidèles, parfois trompeurs... On ne sait plus si l'on voit le ciel ou l'eau ou les deux...

dimanche, 05 février, 2006  
Blogger AnnJa said...

Meuh non, c'est sur le blog de Batt qu'il y a de la poésie! Ici, c'est de la réflexion (poétique peut-être...)

mercredi, 08 février, 2006  

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