dimanche, mars 02, 2008

Instruction civique

Il paraît qu'elle revient dans les programmes scolaires d'où elle aurait disparu depuis longtemps.

En France, c'est une discipline bien moins importante que les mathématiques, qui elles n'ont jamais disparu.

Or il faut bien dire que dans la vie de tous les jours, il vaut mieux être un citoyen instruit et bien formé, alors que les quatre opérations suffisent amplement pour tenir un budget et , pourquoi pas , devenir riche. Curieux tout de même.

Ce retour de l'instruction civique a ravivé des souvenirs de jeunesse: c'est un processus fréquent dans ma classe d'âge et cela permet d'assurer la transmission nécessaire aux jeunes générations qui de toutes façons en feront ce qu'elles voudront, et c'est normal.

Souvenir de classe de cinquiéme dans ces affreuses petites classes bâties à la hâte après la guerre avec des briques de récupération et dans lesquelles j'ai tout de même fait mes premières armes de professeur par la suite: l'instruction civique était assurée (?) par un surveillant professionnel du collège, qui avait la particularité d'avoir une petite bouteille plate dans sa poche de pardessus; il en usait discrétement de temps en temps hors de la vue, croyait il, des élèves. Pédagogiquement, c'était d'une simplicité biblique: le contenu du cours ne m'a pas marqué outre mesure, par contre la leçon à apprendre était toujours sur le même modèle; comme au catéchisme, un texte à apprendre par coeur et à réciter.

Cette année là, ce fut donc la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Textes un peu mystérieux parfois: une phrase m'a marqué alors, car le jeune enfant que j'étais la répétait sans comprendre:"Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément."

Cette dernière expression "quinenemanexpressément"me laissait rêveur.


Ce qui me laisse rêveur maintenant, c'est l'actualité politique récente lorsqu'on la confronte à ce texte de l'"Article 8:....nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.". J'ai lu dans le Monde l'interview de notre jeune Garde des Sceaux où elle développe laborieusement des arguments pour justifier l'enfermement immédiat des délinquants sexuels après l'exécution de leur peine et en prévention des délits qu'ils pourront commettre.

Il parait d'ailleurs, d'après le Conseil Constitutionnel qu'être retenu et enfermé, ce n'est pas une punition.

Parmi les membres masculins de cette vénérable institution, peu ont du faire leur service militaire dans les années 50-60: je me souviens d'avoir été privé de liberté pendant les trois premières semaines d'incorporation , et cela reste une expérience pénible de punition civique injustifiée.

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