mardi, janvier 05, 2010

Eros et Thanathos, cultiver son jardin de paradis...

Lorsqu'on parle de l'amour, la mort n'est jamais très loin....

En cette période de fin d'année 2009, elle a frappé deux fois  dans mes connaissances;  une première personne rencontrée très récemment au début du mois de Décembre... un entomologiste local, spécialiste de petits groupes, fin dessinateur d'insectes... On n'a pas eu le temps de se revoir...mais on avait  eu le temps de  reconnaitre des techniques et des objets d'études communs..

Et puis aujourd'hui, est venue la nouvelle du décés fin Décembre, d'une personne bien plus connue, qui a impulsé durant des années le travail expérimental de groupes d'enseignants dont je faisais partie. Nous rencontrions Jean-Pierre Astolfi deux ou trois fois l'an, plusieurs jours, au cours de stages disciplinaires, puisqu'il avait démarré comme professeur de Sciences naturelles (ancienne appellation, devenue professeur de Biologie-Géologie par la suite). Il avait remplacé à l'INRP un homme étonnant, Victor Host. Vous lirez le détail et la suite dans l'article consacré à Astolfi sur le site des Cahiers Pédagogiques (voir le texte de Francine Best, ancienne directrice de l'Institut national de la Recherche Pédagogique). 

Au cours de ces stages , petit à petit nous avons vu s'élaborer des concepts de la didactique des sciences que nous étions invités à tester, à explorer.. et ceci sous la houlette d'auteurs très  différents de nos lectures habituelles, que nous étions appelés à découvrir et à comprendre, Bachelard, Moscovici (le pére!), Karl Popper, Canguilhem etc...

Nous avons expérimenté, testé , écrit...des textes pour éléves, des textes pour adultes. Des personnalités se sont détachées, André Giordan, alors chevelu, vite parti à Genéve ("avez vous lu ma thése" ?), Jean Marc Drouin, jeune philosophe talentueux  devenu professeur au Museum, historien des sciences,  revu avec plaisir il y a quelques années,  qui nous a fait découvrir l'histoire des concepts de  l'Ecologie  scientifique, et bien d'autres encore.

Et puis nous avons vu apparaitre des ouvrages bâtis suivant cette façon inédite, qui avait l'ambition  d'enseigner la science en intéressant les éléves: des ouvrages pour eux d'abord, assez novateurs, chez Belin (un bide chez les collégues, ce petit Belin...) puis des ouvrages pour les enseignants... ( quelle éducation scientifique, pour quelle société ? en 1978). La période d'écriture féconde démarre à partir de 1980; les textes longtemps ronéotés paraissent imprimés, et on peut les employer dans des auditoires de collégues...en mouvements pédagogiques ou syndicaux d'abord, puis en formation ensuite...

Aster, revue de didactique des sciences,   est créé: de nombreux collégues d'alors vont y écrire...Moi même j'y commettrai un texte  ( 1989 n°9 - page 172 à 194): vingt ans déjà...

Au bout du compte, aujourd'hui, pour ceux qui ne le connaissent pas trop, on peut faire une recherche sur Google: 

si on a le temps, et pour faire mieux connaissance une conférence en video .

Et puis je ne peux m'empêcher de renvoyer à ce texte  étonnant « Chaque discipline est une sorte de petit jardin de paradis », cité dans son blog par Luc Cédelle  en guise d'hommage.

Eh oui... comme Jean Pierre et les autres collégues, nous avions l'ambition de transformer les Sciences nat. d'alors en "petit jardin de paradis". Y sommes nous vraiment arrivés ?


dimanche, janvier 03, 2010

Avec 2010, c'est reparti...Célébrons l'amour...

Ce n'est pas toujours simple d'entretenir deux blogs et un site.... Pas toujours de la matière à développer. Le plus simple est alors de se taire et de repartir dès l'inspiration retrouvée.....



Ces deux derniers jours, un événement à la télé : dans la série "le cinéma des grands parents", on a regardé, jusqu'au bout le téléfilm en version longue de Pascale Ferran " Lady Chatterley", et on a bien aimé cette histoire simple en pleine nature limousine; cela m'a rappelé d'abord des souvenirs de lecture osée et clandestine de jeunesse, comme les ados de ma génération élevés à la mode catholique un peu spartiate.





Autre événement à la télé ce soir: Die Zauberflöte dirigée à Zurich par Nikolaus Harnoncourt

On va réécouter des airs connus :





D'abord, pour célébrer l'amour ," wir leben durch die Lieb'allein",par une femme et un homme qui ne seront jamais amants, Mozart écrit le duo entre Pamina et Papageno dans le premier acte de la Flûte Enchantée:

Le pauvre Papageno se lamente: il n'a pas encore trouvé de Papagena; et Pamina qu'il vient délivrer pour le consoler un peu lui chante "un homme qui ressent de l'amour ne peut manquer de bon coeur"... Et Papageno ajoute "Il (l'amour) donne du sel à chaque jour de notre vie et fait tourner la loi de la nature"..

Et cela se termine ensemble par "Mann and Weib, und Weib und Mann reichen an die Gottheit an."

Si je traduis la dernière phrase, en 2010, cela va faire rigoler tout le monde.





Pamina va trouver son Tamino pour régner : normal, ce sont des êtres supérieurs et initiés.

A la fin le pauvre Papageno, qui aime bien boire, manger et Papagena qu'il a seulement entrevue, mais qui doit avoir les mêmes goûts, vont enfin être réunis. Par la suite ils vont faire de nombreux enfants, sans trop réfléchir, comme les êtres simples qu'ils sont restés.....



Encore une philosophie du couple un peu "biologique", à taille humaine, cependant...
Nous, on aime bien ...



et puis encore cette interprétation là, qu'on va conserver: bons chanteurs et sous titres en français