mardi, mars 21, 2006

Vivre au mieux..

Isabelle vient de nous raconter ce qu’elle vient de vivre en direct depuis le décés de la maman de Serge.
Et elle éprouve le besoin de communiquer à tous ses impressions et son expérience. Merci à elle d’avoir posé ce témoignage et pour les réflexions qu’il va provoquer inévitablement dans les trois générations de la famille. C’est un sujet qui est rarement abordé aussi directement dans une famille à notre époque. Je m’en félicite.

Je réalise qu’à 36 ans Isabelle vient de vivre ce que j’avais vécu bien plus tôt aux alentours de 18 à 23 ans ,avec la mort de ma grand mère paternelle, de mon père, de ma tante Suzanne. Si je n’ai pas vu la mise en bière de ma grand mère, ni celle de mon père, j’ai bien assisté à tous les détails que cite Isabelle avec ma tante Suzanne la soeur de mon père. Ma grand mère et ma tante sont mortes chez elles au milieu des leurs.

Mon père atteint d’une hémorragie cérébrale peu après la mi mai 1958 est resté deux semaines dans le coma à l’hôpital de St André près de Lille où il est mort le 1er Juin.

Cette fin dramatique et brutale a marqué le passage à l’état adulte d’un jeune homme jusqu’alors assez insouciant. Elle a marqué profondément la santé mentale de ma mère qui ne s’en est jamais remise. Leur souvenir est profondément présent en moi, aidé par des photos que vous avez pu voir. Si je suis ce que je suis actuellement, c’est en partie grâce à eux.

Le débat sur mon devenir terrestre après ma mort, crémation ou enterrement m’indiffère. Pour tout dire brutalement je m’en fous...Il faut faire simple et pas cher.. Au mieux quoi..

Coté organisation, pour le moment nous avons fait une donation au dernier vivant devant le notaire. Je vous rappelle qu’il y a cinq enfants dans la famille.

Nous avons accumulé au cours de notre existence un certain nombre d’objets et souvenirs, apparemment mal gérés en forme de bazars actuellement, mais qui fait aussi , ne l’oublions pas, la joie d’un certain nombre de personnes et notre joie aussi. Nous sommes encore vivants et si nous nous rendons bien compte que nous n’emporterons rien avec nous, je rappelle que nous avons un style de vie où nous avons besoin pour notre moral d’un entourage riche en objets, pas forcément de luxe , et qui n’ont souvent de la valeur qu’à nos yeux. Si un tri ou une gestion plus rigoureux sont nécessaires, nous n’excluons pas aussi les valeurs sentimentales et le bien être que procure un environnement familier.
Je comprends fort bien que pour des enfants, la mort des parents peut être parfois synonyme d’un surcroit de travail. Néammoins, il faut qu’ils acceptent l’imprévu de la vie qui existera toujours; personnellement, j’aime bien m’organiser, mais en me laissant toujours une marge de manoeuvre large, tout consultant l'entourage.

Ce qui veut dire que tant que je ne suis pas mort, j’organiserai ma vie comme je l’entends. Et je crois très fort qu’Annick pense la même chose. En prenant toujours l’avis de tous, bien sûr.