jeudi, mars 27, 2008

Bienvenue, petite Valentine.

Petite Valentine chérie,

Le téléphone a sonné : 13h 50, aujourd'hui 27 Mars 2008.
Au bout du fil, la voix de ton papa Baptiste qui nous annonce ta naissance, ton poids, qui nous donne des nouvelles de ta maman Géraldine. Ca va. Ils sont heureux.

Deux minutes de bonheur que nous attendions depuis des mois.

Anne, la maman de ton papa, nous confirmait plus tard la bonne nouvelle et son émotion. Avec son impatience et celle d'Yvon de faire ta connaissance tout à l'heure. Etre grand parent pour la première fois, ça remue quand même. On s'en souvient.

Nous rejoignons le club, un peu moins fréquenté, des arrières grands parents. Malgré tout, nous restons toujours situés à l'extrémité du lien vivant d'une série de générations familiales où tu te tiens maintenant à l'autre extrémité.

Au Brugas, on a préparé un joli cadre pour ta première photographie, et on va serrer les cadres du couloir pour t'accueillir et te faire une place parmi tous ces gens, inconnus pour toi, qui forment ou ont formé une partie de ta famille.






Parmi eux, on pense bien sûr à ta tante nouvellement promue dans cet état respectable, au grand oncle( musique s.v.p.) et aux grandes tantes; et aussi aux grands petits cousins et grandes petites cousines, toutes ces jeunes personnes que personnellement, pour le moment, nous ne voyions pas si grands, mais pas trop petits mais on s'habituera, nous te le promettons. On n'a pas le choix d'ailleurs.

Et puis on pense aussi à tous ceux que nous avons connus, alors que nous démarrions, nous, dans la vie; spécialement à nos parents tous partis, qu'un siècle tout rond sépare de toi, chère arrière petite fille; ainsi qu' aux grands parents rescapés qui ont accompagné nos débuts dans la vie; et aux grands parents disparus que nous n'avons pas connus. Et pourquoi pas à tous ceux qui ont droit à une feuille, parfois illustrée, sur l'arbre généalogique des ancêtres.

Et maintenant, sur cet arbre, mais aussi sur d'autres arbres semblables, tu es là, chère arrière petite fille, cher petit bébé nouveau toute jolie, et nous sommes impatients de faire ta connaissance.

En attendant ce grand jour, nous t'embrassons très fort ainsi que tes parents.

Vous êtes très beaux tous les trois.


Annick et Jean-Pierre.

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lundi, mars 17, 2008

Mon grand-père inconnu.

Le glas a sonné à l'église de Boissières aujourd'hui à onze heures.

Sur instruction de la préfecture, et pour rendre hommage au dernier poilu survivant qui vient de mourir, à ses camarades combattants décédés, et à tous les morts de la sale guerre 14-18, prototype des guerres modernes, guerre civile européenne et lieu d'expérimentation d'armes chimiques, dont les historiens du 20° siècle continuent à écrire la vraie histoire, chapitre hideux de la bêtise humaine, politiques et chefs militaires en tête.

L'occasion d'aller ce soir rechercher la fiche de mon grand père maternel sur le site Mémoire des Hommes du Ministère de la Défense et de la reproduire ici pour ceux qui s'y intéresseront:

Partie à remplir par le corps


Nom: PRUDHOMME

Prénoms : Alphonse, Eugène

Grade : soldat de 2° classe

Corps: 1er régiment d'Infanterie

016243 au corps Cl. 1903
N° Matricule:
2904 au Recrutement St Omer


Mort pour la France le 7 Novembre 1914 à Soupir (Aisne)

Genre de mort: Tué à l'ennemi
a été barré et remplacé par DISPARU

Né le 29 Octobre 1883

A Saint Pierre Département du Pas de Calais



Il laissait une jeune veuve , ma grand mère Joséphine LARUE et une fillette de 4 ans, Emma, ma mère .

Elles en ont parlé toute leur vie.


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dimanche, mars 02, 2008

Instruction civique

Il paraît qu'elle revient dans les programmes scolaires d'où elle aurait disparu depuis longtemps.

En France, c'est une discipline bien moins importante que les mathématiques, qui elles n'ont jamais disparu.

Or il faut bien dire que dans la vie de tous les jours, il vaut mieux être un citoyen instruit et bien formé, alors que les quatre opérations suffisent amplement pour tenir un budget et , pourquoi pas , devenir riche. Curieux tout de même.

Ce retour de l'instruction civique a ravivé des souvenirs de jeunesse: c'est un processus fréquent dans ma classe d'âge et cela permet d'assurer la transmission nécessaire aux jeunes générations qui de toutes façons en feront ce qu'elles voudront, et c'est normal.

Souvenir de classe de cinquiéme dans ces affreuses petites classes bâties à la hâte après la guerre avec des briques de récupération et dans lesquelles j'ai tout de même fait mes premières armes de professeur par la suite: l'instruction civique était assurée (?) par un surveillant professionnel du collège, qui avait la particularité d'avoir une petite bouteille plate dans sa poche de pardessus; il en usait discrétement de temps en temps hors de la vue, croyait il, des élèves. Pédagogiquement, c'était d'une simplicité biblique: le contenu du cours ne m'a pas marqué outre mesure, par contre la leçon à apprendre était toujours sur le même modèle; comme au catéchisme, un texte à apprendre par coeur et à réciter.

Cette année là, ce fut donc la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Textes un peu mystérieux parfois: une phrase m'a marqué alors, car le jeune enfant que j'étais la répétait sans comprendre:"Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément."

Cette dernière expression "quinenemanexpressément"me laissait rêveur.


Ce qui me laisse rêveur maintenant, c'est l'actualité politique récente lorsqu'on la confronte à ce texte de l'"Article 8:....nul ne peut être puni qu'en vertu d'une Loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.". J'ai lu dans le Monde l'interview de notre jeune Garde des Sceaux où elle développe laborieusement des arguments pour justifier l'enfermement immédiat des délinquants sexuels après l'exécution de leur peine et en prévention des délits qu'ils pourront commettre.

Il parait d'ailleurs, d'après le Conseil Constitutionnel qu'être retenu et enfermé, ce n'est pas une punition.

Parmi les membres masculins de cette vénérable institution, peu ont du faire leur service militaire dans les années 50-60: je me souviens d'avoir été privé de liberté pendant les trois premières semaines d'incorporation , et cela reste une expérience pénible de punition civique injustifiée.

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