Drôles de machines
Au Musée Henri Martin de Cahors, pendant une heure, hier matin Nathanaël s’est régalé à faire marcher de drôles d’engins. Toutes en bois, bois massif même, engrenages compliqués, rampes de roulement inclinées, remontées complexes pour des boules de buis tourné, poulies et roues dentées découpées dans des planches, flippers géants, balançoire actionnant les ailes d’un gigantesque oiseau , bref tout le monde fantastique des “ Machines singulières de Pierre Andrès”.
Machines illustrant à merveille le mythe de Sisyphe remontant sa charge de grosses pierres au sommet de la montagne, ces grosses pierres retombant ensuite, pour être remontées indéfiniment, les pierres étant représentées ici par les boules.
L’artiste, un homme âgé, fatigué mais qui a toujours la foi dans ce qu’il réalise était présent, et après nous avoir raconté le conte d’Haïti à l’origine de la réalisation d’un oranger magique” qu’il fait fonctionner, a montré à Annick les machines achetées par Steve Waring; ce dernier a utilisé le rythme et les bruits des boules qui tombent, ou font sonner des cloches et des cymbales dans l’écriture de chansons.
Cette exposition n’est pas programmée par hasard; elle se situe dans la tradition du Musée de Cahors, où des expositions consacrées à l’art brut et à ses dérivés ont été montées depuis quelques années. Il est vrai qu’une revue sur le sujet “Gazogène” est publiée à Cahors sous l’impulsion d’un professeur de philosophie Jean François Maurice , qui a commis également “Les insoumis de l’art du Quercy”, petit livre qui recense quelques uns de ces artistes locaux.